Durant l'été 2014, l'IRSTEA, en lien avec le Parc national des Ecrins a procédé à des échantillonages de tourbes en différents points du site Natura 2000 du Massif du Taillefer. De son côté, le Parc national des Ecrins prélevaient des échantillons de la végétation superficielle, à l'endroit du carottage.
Cette étude s'effectue dans le cadre d'un projet "Zone Atelier Alpes". Elle consiste en le suivi de la qualité de la matière organique des tourbières en contexte de changement climatique.
En fonctionnement normal, la matière organique des tourbières présente un fragile équilibre physico-chimique et une acidité déterminée (pH proche de 4 pour les tourbières acides, supérieur à 6 pour les tourbières alcalines).
Une modification des conditions hydrologiques et climatiques pourrait modifier l’équilibre physico-chimique des tourbières. Ainsi, alors que la voie préférentielle de formation du matériau tourbe consiste en une décomposition anaérobique (réduction du carbone organique en méthane), on pourrait observer une augmentation de la voie de décomposition aérobie (oxydation du carbone organique en CO2).
Ce processus résulterait en une minéralisation accélérée de la tourbe, et donc une destruction progressive de ces habitats d’intérêt communautaire.
Les échantillons prélevés durant l'été 2014 sont en cours d'analyse. Les résultats constitueront un état initial. Une deuxième étape de prélèvement devrait avoir lieu dans 10 ans pour comparer les échantillons et donc avoir de premières conclusions sur l'effet du changement climatique sur la tourbe de nos tourbières.
